Différences entre deuil normal et deuil pathologique

Le deuil est une réponse psychologique totalement naturelle et normale suite à des événements douloureux. Certaines personnes éprouvent des difficultés à y faire face et reprendre une vie après une longue période de temps.

Nous allons voir ensemble quelles sont les différences entre un deuil normal et un deuil pathologique après le décès d’un proche.

Quels en sont les symptômes et caractéristiques ?

C’est quoi le deuil ?

Le deuil est une réaction puissante (qui nous dépasse) qui s’impose à nous suite à la perte d’un être proche. Cette réaction prend des formes différentes selon chacun en fonction de ses propres ressources, de son expérience et de son vécu, de sa culture.

Mais aussi et encore plus en fonction du lien qui nous unissait avec la personne décédée.

 Le deuil peut aussi être associé à :

• La perte d’un emploi
• Une rupture amoureuse
• Un changement de cadre de vie
• Un bouleversement de ses finances
• Une maladie grave notamment si elle handicape ou si elle provoque une perte d’autonomie.
• L’atteinte à sa sécurité

Le deuil n’est pas seulement une réponse émotionnelle unique. Elle provoque un tourbillon d’émotions diverses qui ont des conséquences psychiques et physiques.

Les différences entre un deuil “normal” et pathologique

Je n’aime pas l’expression de deuil “normal”, car il n’y a pas de bonne façon de vivre un deuil. Un deuil est singulier. Il appartient à chacun personnellement.

Qui peut dire qu’il vit un “deuil” normal ?

Vous pourrez regarder tous les conseils et astuces pour bien vivre un deuil, cela ne pourra que vous donner des pistes à adapter à votre propre cas.

Seul un accompagnement au deuil avec une personne de confiance qui cheminera avec vous lors de votre travail de deuil pourra donner des résultats flagrants.

Vous partagerez votre histoire et avec bienveillance elle vous accompagnera sur votre chemin.

Le deuil vient du mot “dolor” qui veut dire souffrir.

On a toujours tendance à croire que ce que l’on vit est plus douloureux, beaucoup plus compliqué que n’importe quel autre deuil. Et c’est normal puisque que c’est le VÔTRE, il vous appartient.

On se dit oui mais mon histoire est forcément plus douloureuse.

Si je prends mon exemple. J’ai perdu ma grand-mère pendant le confinement. Je l’appelais ma deuxième maman. La dernière fois que je l’ai vu c’était 4 mois avant son décès. Je n’ai même pas pu lui téléphoner les 10 derniers jours.

Est-ce que pour autant mon deuil est plus douloureux qu’un autre ? non pas forcément.

Donc quoi qu’il arrive le deuil est une souffrance ! L’intensité de cette souffrance ne signifie pas que vous faîtes un deuil pathologique.

Le deuil est une vague de souffrance qui déferle sur nous

Le deuil pathologique, c’est quand survient une maladie physique ou mentale à l’occasion du deuil. Ni plus, ni moins.

On le confond trop souvent avec le deuil compliqué.

La perte d’un proche est le facteur déclencheur de la maladie. Ce n’est pas pour autant lui qui en est la cause.

Cette vague de souffrance qui déferle provoque une décompensation physique ou mentale (ou les deux en même temps)

Si on est fragile alors il peut être le déclencheur d’une maladie.

Les facteurs de risques de développer une pathologie du deuil

Des deuils avec des circonstances particulières et particulièrement traumatiques peuvent favoriser l’émergence d’une maladie physique ou mentale.

Liée au deuil en lui-même :

• Suicide, mort brutale, violente, disparition
• Répétition des deuils ou deuils multiples
• Perte d’un enfant

Liée à l’endeuillé :

• Les enfants et personnes âgées sont plus vulnérables
• Si l’endeuillé à des antécédents psychiatriques ou est  fragile sur le plan psychologique
• Si l’endeuillé est isolé sans soutien affectif
• Si l’endeuillé avait un lien particulièrement fort avec le défunt surtout si sa relation était empreinte de dépendance
• S’il est déjà en deuil, malade ou encore au chômage
• Si la culpabilité de l’endeuillé est très forte

Les pathologies liées au deuil

Les pathologies consécutives à un deuil peuvent être nombreuses. Elles peuvent être physiques ou mentales.

Voici quelques-unes des pathologies qui peuvent se développer suite à un deuil :

• Cancer et tumeurs
• Ulcères
• Difficultés cardiaques, maladies cardio-vasculaires
• Manies
• Dépression (différent du syndrome dépressif)
• Troubles anxieux, voir délires et hallucinations
• Signes de stress post-traumatiques, comportement bipolaire
• Addictions aux drogues, à l’alcool, au tabac
• Bien sûr contacter immédiatement un médecin. Cela semble évident, mais il est toujours bon de le rappeler.

Le deuil pathologique peut bien évidemment compliquer fortement le travail. Traiter sa maladie en même temps qu’être en deuil est une épreuve dans l’épreuve.

Cela pourrait même bloquer ou retarder le processus de deuil.

Pour autant, cela ne signifie pas que c’est systématique. Des personnes peuvent développer des ressources insoupçonnées et franchir les obstacles.

Pour résumer :

1. Le deuil pathologique n’est pas une maladie en soi
2. Le deuil pathologique c’est contracter une maladie pendant le deuil
3. Le deuil pathologique n’est pas le deuil compliqué
4. Le deuil pathologique ne bloque pas forcément le déroulement du processus de deuil

En conclusion, on confond souvent le deuil pathologique avec le deuil compliqué. Contracter une maladie au sens large pendant le deuil à de grandes chances de compliquer le déroulement du processus.

Mais il est important de ne pas systématiquement lier les deux.

Pendant un deuil, les proches, l’accompagnant ou le médecin traitant doivent être encore plus vigilants au comportement de l’endeuillé. C’est de la responsabilité de tous. Surtout si ces signes ne sont pas en lien avec le défunt. Tout comportement extrême ou un changement de comportement brutal doivent nous alerter. Si vous vous sentez fragile et si vous vous retrouvez dans les facteurs de risque, n’hésitez pas à consulter. Il vaut mieux prévenir que guérir.

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